Immersion…
Vous êtes couchée sur votre lit de bois et de paille tressée, dans les dernières heures de la nuit. La fraîcheur du petit matin s’immisce entre les noeuds des cordes du lit, et vous vous recroquevillez un peu plus pour rester au chaud. Et plus soudain, au loin mais si proche, l’appel à la prière brise le silence. Une première voix, puis une deuxième, puis d’autres encore, plus ou moins proches. Vous vous extrayez de votre couverture, vous vous levez puis déverrouillez la porte de la cour alors que tout le monde dort encore. Vous poussez la porte grinçante pour sortir à tâtons dans la cour encore noire. Vous la traversez pour atteindre les toilettes, et vous faites vos ablutions dans le silence de l’aube. Vous réajustez votre dupatta, puis vous rentrez, attrapez un tapis de prière, et montez sans bruit l’escalier de pierre qui donne sur le toit. A l’horizon, on devine les premières lueurs de l’aube, mais à vos pieds, la ville dort encore. Quand vous finissez de prier, les coqs chantent déjà depuis longtemps. Vous hésitez …
