Anaar, le trésor de Kandahar
Il est en Afghanistan un trésor moins enfoui que le lapis lazuli du Badakhshan, ou que l’Emeraude du Panjshir, moins coûteux que le safran aux filaments enflammés, moins destructeur que le pavot assassin, mais tellement plus ancré dans le coeur des hommes, tellement plus évoqué dans la littérature et la poésie, tellement plus reproduit sur les motifs des étoffes ou des enluminures… C’est la grenade, anaar en dari et en pashto (langues nationales d’Afghanistan), et son fief est la perle du sud, Kandahar. Il paraîtrait que ce sont les plus rouges et les plus sucrées de la planète, et les kandaharis la portent comme un étendard et ne se lassent jamais de faire sont éloge. Récemment nous parlions avec une jeune néerlandaise d’origine afghane qui nous disait être de Kandahar. Nous avons immédiatement évoqué les grenades. Elle a éclaté de rire en disant : « Oh ne m’en parlez pas ! On ne peut pas manger une grenade où que ce soit dans le monde sans que mes parents fassent la moue en pestant : hum, …