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Yusuf Khan, Sher Bano, Adam Khan, Durkhanai et les autres…

Vous l’aurez peut-être remarqué en vous promenant sur le site de la boutique Gulshaan. Nos robes, nos tuniques et nos shalwar kameez portent des noms révélateurs de la collection, dont le décor est planté dans les montagnes afghano-pakistanaises. Si vous avez regardé avec un peu d’attention les fiches produits, vous avez vu que tous les noms étaient expliqués… Parfois le nom d’un endroit, parfois un mot, parfois le nom d’un personnage mythique. Par cette collection hommage, nous avons voulu mettre en avant la culture des montagnes, et notamment la culture pashtoune, méconnue ou mal connue, souvent associée aux difficiles événements de ces dernières années, présentée comme la communauté qui a engendré les Taliban*. Mais derrière cette façade, il y a une culture riche et vivace, qui perdure et se transmet de génération en génération. La culture pashtoune se vit profondément collectivement, et malgré la mondialisation et l’ouverture vers l’occident, ses valeurs ont été étonnamment préservées, sûrement en partie pour cette raison. Le pilier de la culture pashtoune est la notion d’honneur,  considéré comme le bien le plus précieux …

Le jour d’après…

Peu de mot pour décrire l’horreur à l’extrême, pour raconter, pour expliquer ce mélange d’émotions, entre douleur, dégoût, peur, tristesse, lassitude, mais honte aussi… Depuis hier sur les réseaux sociaux pakistanais, on peut lire cette phrase : « les plus petits cercueils sont les plus lourds », ou cette expression pashtoune : « quand ton enfant meurt, tu l’enterres dans ton coeur, il ne meurt vraiment que le jour où toi tu meurs », ou encore ce poème en ourdou : « Maman mon uniforme s’est tâché, ne me gronde pas, Maman mon uniforme s’est teinté de rouge, ne pleure pas », et aussi cet écran noir, qui exprime plus que les mots que l’on ne trouve plus, et enfin toute cette colère, ces cris de désespoir d’un peuple qui s’efforce chaque fois de faire difficilement, courageusement, un pas en avant, pour qu’on le ramène systématiquement dix pas en arrière. Les larmes de la douleur d’avoir dû enterrer ses frères et soeurs coulent encore, mais l’on doit déjà crier au monde que non, nous ne sommes pas eux, il y a un autre Pakistan, d’autres …