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REZA : Afghanistan et Kurdistan sur Seine…

En ce moment sur les bords de Seine à Paris, ce sont des regards venus de très loin qui vous fixent du quai faisant face à celui du musée d’Orsay… Pour nous, le photographe iranien Reza est un symbole, c’est entre autres lui qui a donné un visage aux afghans, alors qu’on ne connaissait en occident que des terres désolées ravagées par la guerre et les silhouettes sans visage et sans nom des clandestins du square Villemin dans le 10ème arrondissement… Quelle fierté alors de voir le visage désormais célèbre de cette petite pashtoune aux yeux verts qui transpercent la capitale, dignement campée face au Musée d’Orsay et défiant les centaines de promeneurs qui défilent chaque jour sur le quai opposé. L’exposition en plein air Rêve d’humanité, que vous pourrez découvrir jusqu’au 15 octobre, présente aussi le travail plus récent que Reza a mené dans un camp de réfugié sous forme d’atelier de photographie avec des enfants syriens, qui ont été les témoins de leur quotidien dans le camp, immortalisant leur regard sur cette réalité…

La terre a tremblé…

Vous n’êtes pas sans connaître l’ampleur des dégâts et des pertes humaines suite au tremblement de terre qui s’est produit au Népal le 25 avril, suivi par de nombreuses répliques. Nous vous parlons souvent du Pakistan, et en apprenant la triste nouvelle, nous nous sommes sentis comme liés à ce pays de l’autre extrémité de l’Himalaya, qui connaît la même rudesse géographique, le même mode de vie de ceux qui grandissent sur les pentes des plus hauts sommets du monde, la même pauvreté, malgré une culture et une religion différente. Cela n’a pas été non plus sans nous rappeler le tremblement de terre meurtrier de 2005 au Kashmir, qui avait traumatisé le Pakistan et le nord de l’Inde. Depuis dix ans déjà, on se raconte au Pakistan le souvenir de cette journée noire, quand la terre a tremblé. Nous profitons de cette actualité difficile pour vous parler d’une ONG dont nous avions rencontré la directrice, Stéphanie Selle, il y a quelques temps. Planète Enfants a été créé il y a déjà vingt-et-un ans, pour venir …

Ce doux parfum de roses…

Gulshaan, vous le savez, c’est le jardin de roses… Et aujourd’hui, nous avions envie de vous parler de ces fleurs, et de toute la symbolique qu’elles transportent… Si vous demandez à un pakistanais ce qu’évoque pour lui le parfum des roses, il vous répondra sûrement que c’est l’odeur du mariage et de la mort… Deux étapes clés entourées des douces effluves de ces fleurs. Car les roses décorent les murs et le lit de chambre nuptiale, laissant leur parfum flotter à l’intérieur pendant plusieurs jours, de la même façon que leurs pétales sont déposés sur les tombes nues et terreuses des défunts… Ce parfum reste et ne s’oublie pas, il demeure le rappel des moments heureux comme celui des jours tristes, il est l’accueil de la nouvelle mariée, et la perte d’un être cher. Au delà de ces moments clés de la vie, c’est dans la cuisine que l’on retrouve le parfum des roses, au gré des desserts, thés et autres sirops, un arôme unique, comme l’empreinte gustative de cette région du monde, mais ça, …

L’accessoire déco venu d’Asie du Sud

Il est l’indispensable des maisons d’Asie du Sud, de l’Est de l’Afghanistan à l’Inde, nous avons nommé le charpaï. Littéralement en ourdou, hindi et punjabi, charpaï c’est quatre (char) pieds (pae). Ce lit de bois et de corde tressée est présent dans toutes les cours, dans toutes les maisons, devant toutes les portes, sur tous les toits. Il sert de lit d’appoint, de lit tout court, de canapé, il se transporte d’un bout à l’autre des maisons au gré du nombre d’invités et au rythme des saisons : en hiver il sera à l’intérieur, mais l’été les familles dormiront dans la fraîcheur de la cour ou du toit, sous les étoiles. Il se décline aussi en petits tabourets d’appoint, que les femmes utilisent pour s’accroupir dans les cuisines ou pour frotter le linge dans les bacs emplis d’eau. Les charpaïs sont faits de cordes tressés, ils sont donc très agréables dans la chaleur de l’été car ils laissent passer l’air entre leurs mailles. L’hiver, on rajoute une couverture dessus pour ne pas subir ces courants …

Le jour d’après…

Peu de mot pour décrire l’horreur à l’extrême, pour raconter, pour expliquer ce mélange d’émotions, entre douleur, dégoût, peur, tristesse, lassitude, mais honte aussi… Depuis hier sur les réseaux sociaux pakistanais, on peut lire cette phrase : « les plus petits cercueils sont les plus lourds », ou cette expression pashtoune : « quand ton enfant meurt, tu l’enterres dans ton coeur, il ne meurt vraiment que le jour où toi tu meurs », ou encore ce poème en ourdou : « Maman mon uniforme s’est tâché, ne me gronde pas, Maman mon uniforme s’est teinté de rouge, ne pleure pas », et aussi cet écran noir, qui exprime plus que les mots que l’on ne trouve plus, et enfin toute cette colère, ces cris de désespoir d’un peuple qui s’efforce chaque fois de faire difficilement, courageusement, un pas en avant, pour qu’on le ramène systématiquement dix pas en arrière. Les larmes de la douleur d’avoir dû enterrer ses frères et soeurs coulent encore, mais l’on doit déjà crier au monde que non, nous ne sommes pas eux, il y a un autre Pakistan, d’autres …