Peu de mot pour décrire l’horreur à l’extrême, pour raconter, pour expliquer ce mélange d’émotions, entre douleur, dégoût, peur, tristesse, lassitude, mais honte aussi… Depuis hier sur les réseaux sociaux pakistanais, on peut lire cette phrase : « les plus petits cercueils sont les plus lourds », ou cette expression pashtoune : « quand ton enfant meurt, tu l’enterres dans ton coeur, il ne meurt vraiment que le jour où toi tu meurs », ou encore ce poème en ourdou : « Maman mon uniforme s’est tâché, ne me gronde pas, Maman mon uniforme s’est teinté de rouge, ne pleure pas », et aussi cet écran noir, qui exprime plus que les mots que l’on ne trouve plus, et enfin toute cette colère, ces cris de désespoir d’un peuple qui s’efforce chaque fois de faire difficilement, courageusement, un pas en avant, pour qu’on le ramène systématiquement dix pas en arrière. Les larmes de la douleur d’avoir dû enterrer ses frères et soeurs coulent encore, mais l’on doit déjà crier au monde que non, nous ne sommes pas eux, il y a un autre Pakistan, d’autres coeurs qui battent des mêmes aspirations que les vôtres. Mais aujourd’hui peut-on encore espérer que le monde ait de la compassion pour ce peuple ? Alors que l’on cherchait péniblement à attirer l’attention, à montrer une autre beauté, une culture mal connue, aujourd’hui c’est un regard de dégoût que le monde braque sur le Pakistan. Douleur, tristesse, lassitude…
Et sur place, alors qu’on aimerait pleurer, se vider, s’étendre et se laisser aller au moins une fois, juste une fois, l’urgence est là, et c’est les yeux hagards, encore sous le choc, que l’on essaye de sauver les survivants, que l’on courre à la recherche de ce sang précieux, dont manquent tous les hôpitaux de Peshawar…
Mardi 16 décembre 2014, jour noir…



Un jour bien triste pour le Pakistan mais pour nous tous aussi. On ne devrait jamais avoir à enterrer des enfants tués par la folie de certains hommes. J’ai de la compassion pour tous ceux qui subissent, qui se battent, qui gardent espoir et mes prières vont vers ceux qui pleurent, dont les larmes ne cesseront jamais de couler.