Il est des noms qui évoquent des histoires lointaines venues d’autres époques. C’est le cas de ceux de certains bazaars célèbres du Pakistan, et en premier lieu, d’Anarkali Bazaar à Lahore, capitale du Punjab pakistanais. Anarkali, c’était cette courtisane dont le fils du célèbre empereur Moghol Akbar, Saleem, tomba éperdument amoureux, alors qu’il était promis à une destinée digne de sa lignée, menaçant de déshonorer l’empire tout entier. La légende veut que l’empereur Akbar, de peur de voir sa dynastie mise en danger, ait fait emmurer vivante la jeune Anarkali (littéralement : bourgeons de grenadier) dans les murs du fort de Lahore… Légende ou réalité, le mythe d’Anarkali est devenu au Pakistan et en Inde le symbole de l’amour impossible, et le grand Bazaar de Lahore porte aujourd’hui encore son nom. Saleem devint l’empereur Jahangir, père du futur empereur Shah Jahan, qui fera construire le Taj Mahal à Agra.

Autre bazaar qui nous embarque dans un autre monde : Meena Bazaar à Peshawar, le « bazaar de l’amour ». Aux portes de l’Afghanistan, on en ressent déjà l’atmosphère et les odeurs, Burqas afghanes y  côtoient pakols et châles de laine.

Les bazaars du Pakistan sont des enchevêtrements de ruelles dans lesquelles se bousculent les étals. Pendant les coupures d’électricité, le bruit des générateurs y est insupportable, mais c’est un oasis de fraîcheur pendant les longs mois d’été. Epices, fruits secs, tissu, tailleurs tenant boutique au milieu de la rue, teinturiers affairés à leurs mélanges de couleurs dans des bacs d’eau bouillante, qui font sécher les étoffes au dessus des passants, artisanat de bois et de verre, bijouteries, décorations de mariage, etc… Mais trêve de bavardages, commençons la visite…