Vous l’avez découvert ou redécouvert avec Gulshaan, et certaines ont été surprises de sa taille et de la beauté de ses motifs. Le dupatta, c’est l’une des trois pièces du shalwar kameez, la tenue traditionnelle pakistanaise, composée donc du shalwar (pantalon), du kameez (longue tunique), et d’un long et large voile, le dupatta.
Comme vous avez pu le voir, le dupatta est immense, il mesure de un mètre sur deux à un mètre cinquante sur deux mètres cinquante, pour la seule bonne raison qu’il est un vêtement en lui-même. Dans les lourdes chaleurs du Pakistan, c’est de lui que l’on s’enroule pour préserver sa pudeur, et il couvre effectivement tout le corps. Souvent, les femmes le transforment en niqab en le rabattant devant le visage (et en le faisant tenir sans épingles !). Les pakistanaises préfèrent parfois avoir un dupatta « de sortie », moins coloré et plus simple, qu’elle enroulent autour d’elles avant de sortir, recouvrant ainsi le dupatta plus coloré qu’elle portent avec leur tenue.
A la maison, il est porté de manière plus relâchée, mais on ne s’en sépare pas malgré tout : le dupatta n’est pas une partie du vêtement que l’on enlève en rentrant chez soi, il fait partie intégrante de l’habit traditionnel, et on le porte traditionnellement devant les hommes de la famille, même très proches. Le dupatta porte avec lui toute la symbolique des gestes de la femme pakistanaise : des efforts qu’elle fait toute la journée pour le rattrapper et lui éviter de tomber, aux gestes qu’elle fait pour le rabattre par pudeur sur son visage ou sur ses cheveux quand la situation s’y prête…
Dans l’hiver cinglant, le dupatta se change en châle de laine ou de pashmina, avec des shalwar kameez plus épais, et devient manteau. Comme partout, il n’y a pas qu’une seule façon de se voiler ni de se couvrir pour sortir, mais le shalwar kameez est porté par toutes comme vêtement de base, même s’il varie en coupes et en matières, selon les ethnies et les niveaux sociaux. Dehors, les pashtounes du nord-ouest privilégient la burqa afghane, alors qu’ailleurs, le dupatta se transforme lui-même en niqab, ou est porté sous un niqab. La abaya ne fait pas partie du vêtement traditionnel pakistanais, mais elle s’est répandue depuis le siècle dernier, et continue à se répandre par le biais de la diaspora présente dans les pays du Golfe, portée souvent à boutons sur le shalwar kameez, avec un niqab, et assez courte pour éviter qu’elle ne traîne dans les chemins poussiéreux que deviennent les routes l’été, ou dans les chemins boueux l’hiver.
Enfin, souvent, le dupatta a plusieurs vies : une fois le shalwar kameez usé et importable, il se transformera en chiffon ou en serpillère, en hamac pour bébé, que les femmes nouent sur le cadre des lits en bois pour les bercer d’un mouvement de pied, en vêtement pour petites filles, en drap pour enfants, etc.
J’aime ces articles toujours très enrichissants. Et ces couleurs qui égayent le paysage des jours.
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Merci pour cet article :) toujours dans un ton doux et envoutant <3